Jean 12. 24-26

« Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera »

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. » Méditation :

« Chacun doit donner comme il a décidé dans son cœur, sans regret et sans contrainte ; car Dieu aime celui qui donne joyeusement. » (2 Cor 9.7) En effet, nous sommes appelés à l’image du christ à être don de nous-même pour notre prochain. « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20.35) L’individualisme et l’égoïsme, qui habitent le cœur de l’homme d’aujourd’hui, agissent avec une telle puissance, qu’ils entraînent notre société à vivre une culture de l’éphémère. Le monde et ses fastes, occupent progressivement le cœur de l’homme, et le détourne de Dieu. L’esprit du monde affaiblit notre tendance intérieure, qui est don désintéressé de soi en direction des autres, et nous pousse à satisfaire nos propres intérêts, notre volonté et non celle de Dieu. Le désir d’accumuler des biens se fait toujours plus pressant. Il est évidemment naturel et juste que chacun, grâce à ses talents personnels et à son travail obtienne ce dont il a besoin pour vivre. Mais le désir exagéré de posséder, empêche les créatures humaines que nous sommes, de nous ouvrir au Créateur et à nos semblables. L’épitre de Paul à Timothée a la même valeur aujourd’hui, qu’elle avait hier : « La racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent. Pour s’y être livrés, certains se sont égarés loin de la foi et se sont infligé à eux-mêmes des tourments sans nombre » (1 Tm 6.10).

Jésus nous invite à mourir en nous-même, afin de porter du fruit : « Amen, amen, je vous le dits : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit. » (Jn 12.24) La vie qui existe dans le grain de blé ne meurt pas, elle se débarrasse tout simplement de l’enveloppe qui l’étouffe et qui l’empêche de grandir à nouveau pour porter du fruit. Il en est pour chacun de nous, de même. En nous est la vie, notre chair imprégné de toute sorte de faiblesse, de nos iniquités, nous entraîne vers la mort de la vie intérieur. Jésus nous invite à faire grandir cette vie intérieure de l’Esprit, afin que la chair ne puisse plus nous corrompre et nous rendre stérile de toute présence de Dieu.

Faire mourir en nous le vieil homme, c’est nous débarrasser de tout ce qui avilie notre vie spirituelle et qui l’empêche de porter du fruit. Il est probable qu’en chassant le naturel, il revienne au galop. Mais c’est dans la persévérance, la prière, et le jeûne, que nous pourrons faire mourir en nous le vieil homme. Alors nous porterons du fruit en abondance, des fruits qui demeurent pour la vie éternelle. Des fruits qui caractériseront, l’homme nouveau que nous deviendrons ; le don de soi, l’amour de Dieu et du prochain, la joie, la patience, le pardon, le désir de servir Dieu en proclamant la bonne nouvelle. Jésus nous le dit : « Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. »

En ce jour, désirons au plus profond de nous, voir germer cette vie nouvelle. Débarrassons-nous du vieil homme, pour de naître de nouveau et porter du fruit en abondance.