Luc 12, 49-53

« Je ne suis pas venu mettre la paix sur terre, mais bien plutôt la division »

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »

Méditation :

« Il vous baptisera dans le feu et dans l’Esprit Saint. » (Lc 3.16) Un feu, qui consume et purifie si nous l’accueillons au plus profond de nous-même. « Car l’Éternel, ton Dieu est un feu dévorant, un Dieu jaloux. » (Dt 4.24) L’homme a besoin de retrouver en lui le feu de la vie, la présence vivante du Saint Esprit. Voilà le feu que Jésus est venu répandre sur la terre. Jésus invite ses disciples à prendre conscience, combien il est nécessaire et urgent que les hommes se convertissent, afin que s’accomplisse la volonté de Dieu et qu’advienne son Royaume. Tout comme eux, Jésus nous interpelle, mais nous avons du mal à comprendre et nous ne semblons pas pressés. Après tout, il n’y a pas le feu ! Si, justement, dit Jésus, et je voudrais qu’il soit déjà allumé. Il parle du feu intérieur qui devrait habiter tous les êtres humains, l’amour de Dieu et du prochain.

Jésus disait : « Si quelqu’un a soif qu’il vienne à moi et qu’il boive. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui. » (Jn 7.37-39.) En effet le cœur transpercé du Christ est une source d’eau vive, mais elle est aussi un flot de feu purifiant et vivifiant, qui apporte à l’homme l’assurance du salut.

Pour cela Jésus doit vivre la passion, se donner dans un amour infini, et porter en son corps les stigmates occasionnés à sa chair par chacun de nos péchés. Il doit ensuite être crucifié, baptiser dans la mort, pour que chacun de nous puissent entrer dans la vie éternelle, et être purifier par le sacrifice de la croix de tout péché. Folie nous dit le monde ! Divisés, les hommes n’ont voulu voir que la peur de la souffrance et de la mort en la croix. Pourtant Jésus est bien là vivant ! La croix qui était, instrument de torture pour un seul homme est devenue source de vie et instrument d’ascension vers le Royaume.

« Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. » Le cœur de l’homme souffre de ne pouvoir avec certitude croire au salut par Jésus. Les divisions qui règnent aujourd’hui dans nos familles, nos communautés, nos églises, ne sont pas insurmontables. Nos différences, nos divergences, doivent justement nous amener à nous concerter sur la qualité de membre du Christ que nous sommes. Le Christ n’est pas mort à la croix, désuni aux hommes. Le Christ est mort uni aux hommes à la croix, pour que l’homme uni au Christ soit uni au Père. Par son sacrifice à la croix il est devenu source de vie éternelle. Par son cœur transpercé coule la miséricorde du Père, sur tous les hommes et pour tous les hommes.

Seigneur tu as dit c’est ma paix que je vous donne et non pas celle du monde. En expirant sur la croix, tu répands sur le monde le souffle de la vie, le feu de ton Esprit. Par ton souffle en ce jour répand sur chacun de nous, ta tendresse, ton amour, ta joie, ta paix et l’unité dont nous avons besoin, pour que les hommes soient un, comme tu es un avec le Père, afin que survienne aujourd’hui même en nos cœurs le Royaume et le règne de Dieu notre Père.

Amen.